Accompagner le développement des associations locales
Le secteur associatif est actuellement soumis à de profonds changements. Il faut faire face à une contradiction : les ressources, qu’elles soit humaines logistiques ou financières se font de plus en plus rares, mais les associations sont également de plus en plus sollicitées pour leurs actions, en particulier lorsqu’elles sont d’intérêt général. S’ajoute à ce contexte une mutation juridique des structures avec l’apparition de l’ESS qui donne une définition encore perfectible de la relation entre le secteur marchand et le social et solidaire.
Il est utile de rappeler qu’il existe 1,3 millions d’associations actives en France. Le secteur associatif compte 23 millions d’adhérents et 12,7 millions de bénévoles. Il comprend également 1,8 millions de salariés. (Les associations face à la conjoncture, Recherche et Solidarité, 2016).
Ainsi, face à ces transformations, les associations ont de plus en plus besoin d’accompagnement pour assurer leur développement et leur pérennité. Les adaptations nécessaires doivent bien sûr se faire en interne, mais aussi plus globalement dans le cadre collectif de son environnement.
Pour les associations d’initiatives locales et les porteurs de projets locaux, les maisons des associations, à gestion associative ou communale, sont le principal interlocuteur.
Les maisons des associations ne sont pas seulement des espaces de bureaux locatifs, mais des lieux collectifs qui appartiennent à ses membres. Lorsqu’elles sont fortes de leur vitalité, elles permettent aux associations locales de se développer et de s’épanouir.
Les attentes des associations locales
Parmi les principales préoccupations des associations locales, on compte la difficulté à rechercher et obtenir des financements (54 %) le “recrutement” de bénévoles/membres du bureau et leur mobilisation dans la durée (51 %) le manque de ressources ou compétences pour développer des projets et des activités (30 %) et les problèmes de locaux (23 %) (La vie associative vue par les associations locales, ASDO, 2009).
Au regard de ces attentes, de nombreuses maisons des associations en France se sont fait connaître par leur vitalité et leur inventivité. Elles ont naturellement développé des compétences d’accompagnement et de conseil. Notamment des centres de documentation, des permanences d’informations juridiques, des journées multi-conseils, des formations pour les bénévoles et les salariés, ou des comités de suivis de projets subventionnés…
Toutes les maisons des associations ont leur particularité et il est intéressant de regarder comment certaines d’entre elles se font particulièrement remarquer.
Amiens métropole, la formation en ligne pour répondre aux contraintes rurales
La maison des associations d’Amiens Métropole (MAAM) propose un service en e-learning de formation des bénévoles, notamment afin de faciliter l’accès à l’information au plus grand monde. Pour La plateforme se veut un outil d’éducation populaire, c’est-à-dire un outil d’apprentissage pour tous et par tous — au sens de Condorcet — qui vient compléter l’offre d’animation et de formation existante.
Rennes, une pépinière d’associations pour répondre aux nouvelles approches économiques
Après deux ans de travaux, la maison des associations de Rennes a rouvert au public en 2015. Bien plus qu’un espace de ressources, Rennes a voulu créer un espace collaboratif avec du cotravail, et une pépinière d’association qui accompagne les porteurs de projets, sur le modèle des pépinières d’entreprise. Les activités sont très variées avec un fablab, espace de restauration (le quantic café), espace d’exposition… La structure varie ses modes de dépenses et de financements, par exemple, la location des salles est géré par une société d’économie mixte par délégation de service public.
Caen, le cotravail pour recréer le lien entre les porteurs de projets
La ville de Caen construit un « hôtel des associations » pour permettre d’avoir des lieux de cotravail, ainsi qu’une grande salle de spectacles et de conférences. Les lieux de cotravail doivent permettre aux associations de se connaître, d’échanger sur leurs pratiques et de favoriser les initiatives inter-associatives. Le projet de la ville, encore en autofinancement, doit voir le jour au premier semestre 2018.
Les MDA témoins de la vitalité associative
Face à la ligue de l’Enseignement, Animafac ou les grandes structures nationales, les dispositifs qui permettent d’appuyer les projets locaux sont peu nombreux. Les maisons des associations, en France, restent les dispositifs permettant de les valoriser et de les unir.
Bien au-delà de la gestion des locaux, accompagner les porteurs de projets, soutenir les micro-employeurs, offrir des services logistiques, favoriser le partenariat entre les associations et les collectivités, sont autant d’activités à très moindre coût d’une maison des associations qui attestent de la volonté d’avoir une animation dynamique de la vie associative locale.
Bibliographie
Pour poursuivre la réflexion, quelques recommandations de lectures qui m’ont aidé à la rédaction :
Les associations face à la conjoncture, Recherche et Solidarités, 2016
La participation des Français à la vie associative en 2010, Recherches et Solidarités, 2010.
La vie associative vue par les associations locales, ASDO, 2015.